Exposition « Carnets de voyage » par les élèves de 5e2 et 5e4

par Inès M’Barek

Exposition « Carnets de voyage »
Par les élèves de 5e2 et 5e4
Coin lecture du CDI, du 20 octobre au 16 décembre 2022.

« Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage mais bientôt c’est le voyage qui vous fait ou vous défait [1]. »

Source d’inspiration inépuisable, le voyage est au cœur de la littérature depuis ses débuts. À travers leurs récits de voyage ou la fiction, les écrivains font voyager les lecteurs avec leurs mots.

Partant de ce constat, les élèves de 5e2 et de 5e4 se sont eux-aussi emparés des mots et de la fiction pour mener à bon port leur projet final en français. Travaillant depuis la rentrée de septembre sur le thème : « Le voyage et l’aventure : pourquoi partir vers l’inconnu ? », ils ont su tirer profit de leurs lectures sur le chapitre « Étonnants voyageurs » consacré aux voyages durant la période des Grandes Découvertes.

Ces explorations les ont amenés à étudier des récits de voyage réels avec le genre du journal de bord mais aussi des œuvres de fiction (romans, contes philosophiques), des textes de Christophe Colomb, Jean de Léry, Louis-Antoine de Bougainville, Denis Diderot, Bartolomé de Las Casas, ou encore Stefan Zweig. En histoire des arts, ils ont présenté à l’oral des carnets de voyage : ceux de célèbres artistes (les carnets d’Eugène Delacroix et son voyage au Maroc, 1832) ou écrivains (les carnets de Victor Hugo retraçant son voyage sur le Rhin, 1842), mais aussi des œuvres plus modernes : les carnets de voyage de Titouan Lamazou aux Antilles, au Japon, en Afrique (1974-1998), le voyage au Japon de Florent Chavouet (Tokyo Sanpo, 2009).

Armés de leurs connaissances, les élèves se sont alors prêtés au jeu du carnettiste : s’emparant des différentes techniques identifiées en classe (collage, aquarelle, esquisse, fusain…), sur leurs îlots et par groupes, ils ont créé leurs propres carnets de voyage grand format, afin de réaliser une exposition.

L’objet final prend ainsi une forme hybride où les textes fictifs, parfois inspirés d’expériences bien réelles, se mêlent aux recherches documentaires, mais aussi aux photographies, collages, croquis, peintures. Chaque affiche vient s’adjoindre aux autres, créant un seul et immense carnet de voyage à travers le monde.

Ce projet a permis aux élèves de réinvestir leurs connaissances (descriptions de l’inconnu et vocabulaire des sensations, genre du récit de voyage), mais aussi de travailler leurs compétences d’organisation et de gestion d’un projet, leurs compétences de recherche, d’écriture et leur créativité. Ils ont non seulement créé un objet en vue d’une exposition, mais ils ont aussi dû présenter leur travail durant un oral de restitution.

Certains ont alors fait le choix de pousser la fiction aussi loin que possible en nous racontant les détails de leur voyage, et en nous faisant (presque) croire qu’ils rentraient tout juste d’Alaska, de Polynésie, de Guadeloupe, du Japon, de Côte d’Ivoire, de Corse, d’Égypte, des États-Unis, de Chine, de Thaïlande, des Maldives, d’Italie…

De quoi nous faire rêver et nous évader, le temps d’un cours, de la grisaille de la classe, pour suivre le précepte de Gaël Faye : « Je pars / Pour un monde fait de lumière et de couleurs ».

Notes

[1L’Usage du monde, Nicolas Bouvier.

Mots-clés